Titre : La Loi du Sang.
Auteur : Shara Füller.
Age : 18 ans.

• Chapitre 1 : Mon amour, ma vie, mon sang
• Chapitre 2 : Le mystérieux pouvoir de séduction du ponzu

- Miyu, cours !
- Meier, Vient avec moi !
- Non, ils vont forcer la porte, fuit avant qu’ils ne t’attrapent !
- Je ne te laisserai pas seul, mon amour !
La porte vola alors en éclat, et une douzaine d’hommes vêtus de noir entrèrent. De longues lames pendaient au bout de leurs bras sombres, et leurs vêtements étaient frappés à l’effigie d’une chauve-souris.
- Miyu, la fenêtre, vite !
- Meier…
- Obéit !
La jeune femme au teint pâle hésita un moment puis, sur un regard de son mari, acquiesça finalement et se transforma en une magnifique chauve-souris qui s’envola par la grande fenêtre entrouverte.
- Elle ne nous échappera pas ainsi, dit l’un des hommes noirs.
- Si c’est ce que vous croyez, chers hôtes, c’est que vous sous-estimez mon épouse… Mais ce doit être réellement le cas, puisque votre chef ne se déplace pas en personne pour venir prendre notre vie…
- Comme si votre misérable vie m’intéressait, susurra un homme élégant, d’une carrure impressionnante, qui venait d’entrer dans le manoir. Sachez, Link Meier, que vous êtes plus intéressant, pour moi, vivant que mort…
- Alors, que faîtes-vous là ?
- Je viens pour le thé…
- Dommage, vos serviteurs, viennent de ravager le jardin…
- Comme si vous aviez un jardin de thé, Link Meier…
- Il est vrai qu’il est une autre boisson que je lui préfère de loin, et qui nécessite si peu de cérémonie… Je vous y fais goûter ?
- Essayez toujours…
Meier libéra d’immenses ailes de peaux, et laissa apparaître d’énormes canines. Son visage se contracta en une grimace atroce, un rictus effrayant.
- A votre santé ! rugit-il d’une voix grave en se jetant sur la foule des hommes en noirs.
Il y eut des cris.
Il y eut un cri.
Il y eut le silence.
Et la nuit.

Eternelle nuit.



- Watanuki, tu as bientôt fini de nettoyer la remise ? Je meurs de faim !
- Yuuko ! hurla une voix perdue dans la remise, vous avez toujours faim ! Et oui, j’ai bientôt fini.
- Ah ! Excellent ! Mokona, sais-tu ce que Watanuki va faire aujourd’hui ?
- Oui ! On va manger du Shabu-shabu !
- Shabu-shabu !
- Shabu-shabu ! reprirent en coeur Maru et Moro.

Il fallut encore dix minutes à Watanuki pour terminer le nettoyage de la remise. Ca ne le dérangeait pas de tenir une maison, mais ce nettoyage-là était particulièrement détestable, puisqu’il savait que, dans quelques jours, on ne verrait déjà plus qu’il était passé…
Il fila ensuite dans la cuisine, prit l’appareil à fondue, et l’installa devant Yuuko qui bavait déjà d’envie. Mokona voulut même manger le bouillon de kombu que Watanuki venait de verser, et qui n’étais pas encore chaud.
Enfin, lorsque la viande, les udon, le tofu, le chou chinois et les shiitake furent présentés sur de beaux plats, Watanuki voulut s’asseoir, mais fut reprit par Mokona :
- Mokona ne mangera jamais un shabu-shabu sans…
- Sans sauces onctueuses ! se réjouit Yuuko
- Les sauces onctueuses !
- Les sauces onctueuses ! reprirent, une nouvelle fois, Maru et Moro.
- Kya ! Je les avais presque oubliée !
Il s’encourut donc dans la cuisine pour ramener deux ramequins remplis de sauces maison.
- Dans, celui-ci, c’est le gomadare, l’autre, c’est du…
- Ponzu ! s’exaltèrent Yuuko et Mokona.
- Ponzu !
- Ponzu !
En quelques secondes, toute la pièce était emplie de la délicieuse odeur de la viande et des légumes cuits dans le bouillon, mêlée au subtil parfum des deux ramequins de sauces.
- Watanuki prépare toujours un ponzu délicieux ! exulta Mokona.
- Oui, il met sans doute un ingrédient secret…
- Un ingrédient secret…
- Un ingrédient secret… dirent Maru et Moro en prenant les airs de deux enquêtrices, des loupes imaginaires dans leurs mains.
- Avoue que tu mets plus que du jus de yuzu et de la sauce soja ! ordonna Yuuko, ses baguettes pointées sur la gorge de Watanuki.
- Kyaaaaaaaa ! C’est pas la peine de me menacer ! Si c’est un ingrédient secret, le but, c’est qu’on ne puisse pas savoir ce que c’est ! C’est comme les magiciens ! Quand on connaît leurs trucs, la magie n’a plus d’intérêt !
- Tu crois vraiment qu’il y a un truc, Watanuki ? interrogea Yuuko, devenue soudainement mystérieuse.
- Ben… Oui, mais je parle des magiciens que l’on voit dans les spectacles et tout ça !
- Bien sûr, certains d’entre eux utilisent des artefacts pour émerveiller leur public d’imbéciles…
- Merci, Yuuko, pour le titre d’imbécile, maugréa Watanuki.
- Mais sache que tous utilisent la magie, même à leur insu… Mais tu dois déjà le savoir, toi qui vois les esprits…
- Heu… C’est vrai qu’il se passe toujours des choses étranges, mais…
- Lorsqu’un être vivant, ou presque, invoque le surnaturel, il vient toujours… Mais si cet être n’est pas lié à l’occulte, cela peut avoir de terribles conséquences… Pense à tous ces accidents lors de tours périlleux…
- Vous voulez dire que…
- C’est bien ça… On n’invoque pas la magie à la légère, mais ces gens-là n’y comprendront jamais rien. Ce sont d’ailleurs eux qui y croient le moins…
- Oh…
- Il en va de même avec toutes les créatures étranges qui peuplent ce monde… Les hommes sont persuadés d’être les seuls à vivre, à avoir une âme… Mais ils se trompent gravement… Les esprits, les vampires, les zashiki warashi, les renards en tube… Toutes ces créatures existent, Watanuki Kimihiro, il suffit qu’un homme le sache pour que leur existence continue…
- Mais, tout le monde sait que les vampires n’existent pas ! C’est de la pure fiction… D’ailleurs, beaucoup de scientifiques ont déjà prouvé qu’il s’agissait de la rage, dans le plupart des cas…
- Dans la plupart des cas… Peut-être, oui, mais n’oublie pas qu’une légende est toujours basée sur la réalité, Watanuki…
- Héééééééé !
- Et puis, tu travailles maintenant dans une boutique où tu peux mesurer toute l’étendue du monde magique qui t’entoure, surtout toi, celui qui peut voir les esprits… Alors, est-ce si difficile de croire à l’existence des vampires ?
- C’est juste que…
- Ca te rassures de te dire qu’il n’existe pas… Mais rappelle-toi que ce n’est pas ça qui t’en protège… Tu te souviens bien de la créature qui apparaît quand on se coupe les ongles la nuit…
- Mh…
- Encore une dernière chose…
- Oui ?
- Va nous refaire encore un peu de ponzu !
- Oui, Mokona veut encore du ponzu !
- Mais vous le mangez sans rien ou quoi ? Il y en avait assez pour nourrir tout Osaka !
- Oui, mais à Osaka, ils n’ont pas un appétit grand comme Mokona !
- Encore du ponzu !
- Encore du ponzu !
- Rhaaa ! C’est bon, j’y vais !
- Mokona sent que Watanuki n’est pas très content…
- Ne t’inquiète pas, il va bientôt se changer les idées…
- Ah oui ?
- Oui… Que dirais-tu d’un petit voyage, Mokona ?
- Mokona est toujours partant pour les voyages !
- Et cette fois-ci, prenez au moins la peine de tremper autre chose qu’une cuiller dans le plat ! bougonna Watanuki en revenant avec le ramequin rempli de ponzu.
- Ah ! Ponzu !
- Oui, ponzu !
- Ponzu !
- Ponzu !
- Ils sont vraiment frappés !