Le 18/11/2013

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La Clef, le Papillon et les Initiés, de Shara Füller
xxxHolic Rei T.1 (J)
Sortie prévue le 23/10/13.
Prix de vente (édition limitée) : 5250Y.
(17/08/2013 @ 22:36:07)

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Rei Ch21 (JP) : 18/11/13
Rei Vol1 (JP) : 23/10/13

FailManga : Ch1
Fudokari Prod : Ch20
Jolly Goat : Ch12
Unknown Username : Ch5

(Mise à jour le 17.11.2013)


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Ïî ñóòè ñâîåé "Óìíîã ãîëîñîâàíèå" ñåãîäíÿ ýòî ïîëèòè÷åñêàÿ ñòðàòåãèÿ, èçîáðåòåíà ðîññèéñêèì âíåñèñòåìíûì ïîëèòè÷åñêèì äåÿòåëåì Àëåêñååì Íàâàëüíûì êàê ñðåäñòâî áîðüáû ñ "Åäèíîé Ðîññèåé" óìíîãî ãîëîñîâàíèÿ, ïðîãîëîñîâàòü çà ãëàâíîãî îïïîíåíòà êàíäèäàòà "Åäèíîé Ðîññèè" âî ìíîãèõ îäíîìàíäàòíûõ îêðóãàõ âåçäå ïî ñòðàíå, âíå çàâèñèìîñòè îò îáùåñòâåííî-ïîëèòè÷åñêîé ïðèíàäëåæíîñòè è âçãëÿäîâ ýòîãî ñîïåðíèêà.
À ðÿä åãî ïîñëåäîâàòåëåé ïðèåõàë â äðóãóþ ñòðàíó, è îíè êîíå÷íî âñå åùå ðàáîòàþò íàä ñïèñêàìè óìíîãî ãîëîñîâàíèÿ íà ãðÿäóùèõ âûáîðàõ.
Ñêàæåì, êîãäà ó êîììóíèñòà íàìíîãî áîëüøå øàíñîâ ïîáåäèòü èçáèðàòåëüíûé îêðóã, ñëåäóåò îòäàòü ãîëîñ çà íåãî, åñëè âû ëè÷íî ýòîãî íå æàæäåòå.
Êàê ê ïðèìåðó, â ñëó÷àå, åñëè ó ëèáåðàëîâ íàìíîãî áîëüøå âåðîÿòíîñòè âûèãðàòü èçáèðàòåëüíûé ðàéîí, íóæíî ïðîãîëîñîâàòü çà íåãî, êîãäà äàæå âû íåíàâèäèòå èõ.


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Titre : La Clef, le Papillon et les Initiés.
Auteur : Shara Füller.
Age : 18 ans.


Chapitre 1 ~ La Goutte d'eau qui fait déborder le puits

Toute la pièce se mit à trembler ; les murs sombres vibraient de toutes leurs planches, et les tatamis s’effilochaient de plus en plus, à mesure que l’Ombre absorbait l’énergie vitale qui l’entourait.
Au fur et à mesure, on voyait également les silhouettes blanches s’effondrer, de l’autre côté de la pièce, en s’entassant comme de vulgaires fétus de paille, les suivantes restant debout, en cercle, les uns sereins, les autres troublés. Pas un seul, cependant, ne voulait partir.
Yuuko, elle, restait parfaitement calme, sa longue silhouette postée en face de l’Ombre. Derrière elle, Watanuki, évanoui, était soutenu par Himawari, en pleurs, et Dômeki, mortellement soucieux, ses yeux fixés sur la jeune fille. Mokona, lui, était calé entre les bras de Maru et Moro, tremblantes.
Le plafond s’envola soudainement et disparu dans l’Ombre ; le ciel lui-même était sombre, et une clone de nuages noirs tourbillonnait au dessus de l’Ombre.
- Alors, Kimihiro, elle-t-elle toujours aussi inoffensive ? interrogea placidement la sorcière.
- Il est toujours évanoui ! cria Dômeki pour couvrir le bruit de l’effondrement du manoir.
- Ne crois pas cela, Dômeki Shizuka, murmura Yuko, même si son corps semble dormir, son esprit est toujours éveillé.
- Yuuko-sama ! Je… Je suis désolée ! Sanglota Himawari.
- Il est trop tard pour se lamenter, c’était le destin. À présent, il faut qu’il s’accomplisse entièrement, sans quoi…
- Sans quoi… ? Interrogea Dômeki.
- Sans quoi nous ne reverrons plus le jour. Plus sous cette forme.
Les murs cédèrent alors et furent aspirés par l’Ombre. Certains objets qui étaient entreposés dans la remise s’envolèrent également et disparurent derrière l’immense masse noire aux reflets mauves qui ne cessaient de grandir face à eux.
Tout allait se terminer ainsi. Disparaître dans l’ombre.
Tout ça pour une simple clef.
On vit, dans le jardin le puit vibrer, pis s’arracher violemment au sol qui le soutenait. Une impressionnante trombe d’eau s’éleva alors dans les airs…
- Ce qui doit arriver… est inéluctable.
Et l’eau s’abattit sur le manoir, noyant ce qu’il restait d’âmes vivantes et de bois.
Et tout disparut dans l’ombre aquatique et les flammes.


Chapitre 2 ~ Les Mots Bleus

J’aurais pu être serveur… J’aurais pu faire la plonge… J’aurais pu promener des chiens… Mais non ! Il faut que je nourrisse un dragon !
Non, Watanuki n’était pas d’une excellente humeur, ce matin-là. Et pour cause : Mokona et Yuuko s’étaient encore saoulés, et il avait eu pour mission de soigner leurs terribles gueules de bois.
Charmant.
Il passa donc par la pharmacie, où on lui conseilla de ne plus forcer sur l’alcool (sa mine n’était pas des plus regardables) puis il se rendit à l’épicerie pour acheter les deux trois ingrédients qu’il lui fallait pour le dîner.
Enfin, immanquablement, il dû ravitailler le manoir en saké, en bière, et autres boissons alcoolisés, ce qui lui valut des regards étranges du vendeur, et des remarques indignés sur les jeunes et leur dépendance précoce à l’alcool.
- Y’a plus d’jeunesse, commenta une dame qui, certes, n’avait plus grand-chose à voir avec la jeunesse.
- Tous dépendants à quéqu’chose, approuva son amie qui allumait une nouvelle cigarette sur le mégot de la précédente.
Watanuki sortit finalement de la boutique, les bras chargés, et le pas rapide, pour s’éloigner le plus vite possible des deux commères. Comble de mal chance : il voulut aller plus vite que la porte automatique, et il se retrouva étalé de tous son long sur le sol du magasin, les bouteilles serrées contre lui, les œufs éclatés à côtés.
- Z’ont d’ces priorités… Ajouta la cheminée ménopausée.
- Y’a plus d’jeunesse, rappela sa voisine de musée.
Non, décidément, ce n’était pas une bonne matinée pour Watanuki.

- Je suis rentré
, maugréa-t-il en ouvrant, avec ses pieds, la porte de la boutique.
- Il était temps…
- Mokona n’en peut plus…
- T’avais qu’à te maîtriser hier soir !
- Watanuki parle trop fort…
- Tais-toi, Kimihiro, et apporte-nous un peu de bière pour effacer la douleur…
- C’est hors de question ! Je vais vous préparer un remède imbuvable contre la gueule de bois ! Ca vous apprendra à me réveiller aussitôt un samedi !
Il partit directement dans la cuisine pour entamer la préparation de son breuvage revigorant ; tout en broyant, concassant et mixant les divers ingrédients, il se rappela le cauchemar qu’il était en train de faire lorsque Yuuko l’avait fait réveiller en lui envoyant un Dômeki râleur, qui devait sûrement s’être rendormi à présent.
Il y avait une ombre, qui ressemblait à un esprit… Mais ce n’en était pas un, pensait-il. Et puis, tout des gens en blanc. Des médecins ? Il est vrai qu’il se souvenait que son corps était allongé, évanoui, entre Dômeki et Himawari.
- Himawari-chan…
- Tu as fini…
grommela une voix pâteuse.
- Non !
Mince, il avait encore pensé à voix haute.
Mais ce n’était sans doute pas des médecins, puisque ça se passait chez Yuuko… Enfin, ce qu’il en restait. Yuuko, justement, avait dit quelque chose, mais quoi encore ?... Pas moyen de s’en souvenir.
Plus il essayait de se rappeler les détails de son rêve, plus il avait l’impression de les inventer sur le champ. Il en resta donc à ces quelques bribes.
Mais cela voulait-il dire quelque chose ? Pouvait-il avoir des rêves prémonitoires ? Il n’y avait pas de hasard, selon la sorcière, et elle lui avait aussi dit que, parfois, certains médiums pouvaient faire des prédictions sur leur propre compte…
Mais tout cela pouvait aussi bien être une pure coïncidence…
- Voilà, c’est prêt. Et vous n’avez pas intérêt à en laisser une goutte, c’est clair ?
Yuuko et Mokona burent donc leur potion magique jusqu’au bout, presque sans broncher. Normalement, ce devait être infect, mais Watanuki, trop occuper à réfléchir à son rêve, avait édulcoré la boisson.
Tant pis. Il était trop gentil.
- Trop bon, c’est trop con, murmura-t-il.
- Ca, je ne te le fais pas dire, Watanuki !
- Hééé !
- C’est bien vrai, Yuuko. Watanuki devrait faire attention, il pense toujours trop fort, et Mokona entend tout !
- Vous avez l’air en forme…
- Oui ! Le remède de Watanuki est très efficace !
- Malheureusement.
Entrèrent alors Maru et Moro, en dansant :
- Watanuki n’a pas l‘air content !
- Watanuki n’a pas l‘air content !
- En effet !
se moqua Yuuko. Peut-être devrait-il préparer le dîner pour se remonter le moral…
- Je viens à peine de sortir de la cuisine !
- Mokona meurt de faim !
- Il est dix heures !
- Oui, mais Mokona n’a rien mangé au déjeuner !
C’est alors que Maru se raidit soudainement. Ses yeux se vidèrent, et sa bouche s’entrouvrit.
- Moi aussi je meurs de faim ! se plaignit Yuuko.
- Notre maîtresse meurt de faim !
- …
Tout les visages se tournèrent vers Maru, qui n’avait pas reprit cette dernière phrase en cœur, comme venait de le faire Moro.
- Yuuko-san, qu’est-ce que…
- Ne t’en fais pas, Kimihiro.
- Bonjour, Yuuko-sama,
s’inclina Maru. Peut-être prendriez-vous un peu d’eau pour vous rafraîchir ?
- Excellente idée. Mokona, montre à Watanuki la vasque qu’il doit aller chercher dans l’arrière-boutique.
- Mokona va montrer la vasque ! Allez, Watanuki-Pégaze, fidèle cheval ! Allons dans l’arrière-boutique !
chantonna Mokona en sautant sur la tête de Watanuki.
- Watanuki-Pégaze ! reprit Moro.
- Watanuki-Pégaze ! reprit Maru, redevenue tout à fait normale.
- Je ne suis pas un cheval ! Et d’abord, Pégaze c’est pas un cheval ! C’est un chevalier !
- Ca dépend dans quelle histoire tu regardes…
commenta Yuuko.
- Allons chercher la vasque sacrée, Watanuki-Pégaze !
- La vasque sacrée !
- La vasque sacrée !
- JE NE SUIS PAS UN CH… KYAAAAA
Mokona venait de le tirer par les oreilles et le manoeuvrait à présent comme s’il s’agissait d’un cheval. C’est ainsi que Watanuki-Pégaze et Mokona-Eraclès partirent en courant et criant vers l’arrière-boutique pour ramener la vasque qu’avait demandée Maru…
Maru, la fille sans âme qui n’avait plus aucun souvenir de sa mystérieuse requête.
En sortant, Watanuki jeta un coup d’œil à la gamine aux cheveux bleus. Elle riait et dansait avec Moro, comme d’habitude.
Comme d’habitude.

Il n’y a pas de hasard.


Chapitre 3 ~ Zara garadün demetrion, Yuuko-sama

L’arrière-boutique était, comme après chaque grand nettoyage, dans un état pitoyable de désordre et de poussière. Il y avait des piles d’objets neufs et anciens, beaux ou laids, qui s’entassaient contre les étagères en des tas sales et disgracieux.
La plupart constituaient les paiements des vœux qu’exauçait Yuuko Watanuki n’en connaissait pas beaucoup... Mokona descendit de la tête de Watanuki qui en profita pour masser ses oreilles rouges et endolories.
Il balada ses petits pieds noirs le long d’une étagère puis s’arrêta brusquement devant une magnifique vasque blanche et fine, très plate, d’au moins un mètre de diamètre. Il la désigna à Watanuki qui se pencha et passa ses doigts sur les fines écritures bleutées qui bordait le plat. Il ne les reconnu pas.
Pas plus que la matière qui la formait, ni même, une fois qu’il l’eut sortie de l’étagère (elle s’avéra incroyablement légère) le beau visage qui était peint en bleu dans le fond. Un visage de garçon, jeune et splendide, mais aux yeux durs.
Jamais Watanuki n’avait vu de pareils vêtements.
Mokona sauta finalement dans la vasque, et ils retournèrent dans le salon. Watanuki la posa sur une petite table qu’il plaça devant la sorcière, alors que Mokona se plaçait judicieusement sur l’épaule de la sorcière : il ne voulait rien manquer.
- Yuuko-san…
- Regarde, Watanuki.
- Hééé !
Les écritures venaient de s’effacer, ainsi que le dessin du fond. La vasque était parfaitement blanche. Watanuki regarda naïvement derrière lui pour voir si elles n’étaient pas tombées en route.
- Watanuki n’a rien compris ! se moqua Mokona.
- La ferme, toi !
- Ca suffit,
trancha Yuuko, il me faut encore de l’eau. Maru, Moro ? Allez en chercher dans le puits.
Les deux gamines s’exécutèrent. Watanuki, lui, examinait toujours la vasque.
- Touche la.
- Hein ?
- Touche la, Watanuki.
Il posa un index perplexe sur le plat. Aussitôt se dessinèrent à nouveau les lettres mystérieuses, ainsi que le beau visage du fond.
- Héééé ! Yuuko-san !
- Il faut qu’une personne dotée d’un pouvoir lié à l’occulte touche la vasque pour que ces dessins apparaissent.
- C’est encore une de vos créations, à vous et à ce Clow-lead ?
- Non, c’est un jeune garçon qui a crée cet objet. Celui que tu peux voir dans le fond de la vasque, justement.
- Je ne l’avais encore jamais vu.
- C’est normal. Ah ! Maru, Moro. Watanuki, prend la cruche, et verse un fond d’eau dans la vasque.
Watanuki s’exécuta et libéra les deux gamines du poids de la cruche, qui devait, sans doute, dépasser le leur. Il versa un fond d’eau dans le plat que Yuuko frôlait de ses longs doigts fins.
Le dessin du fon sembla se diluer dans l’eau, sous le regard mystérieux de la sorcière.
- Zara n’nachün demetrion, Shara Füller, murmura Yuuko à la vasque.
Quelques secondes plus tard, le visage réapparaissait dans la vasque. Mais il avait changé : Il était plus âgé de deux ou trois ans, sa coiffure était différente, ainsi que ses vêtements. Mais son regard était toujours le même.
Watanuki sursauta en remarquant que le visage n’était plus peint dans le fond de la vasque, mais à la surface de l’eau… Et il semblait bouger… Mais peut-être n’était-ce dû qu’aux ondes de l’eau…
C’est alors que sa bouche s’ouvrit :
- Zara garadün demetrion, Yuuko-sama.


Chapitre 4 ~ ?

Une pièce sombre. Un grand écran rond. Un grand homme massif, un verre de vin rouge à la main. À l’écran, un jeune garçon tenait une fille qui semblait avoir son âge dans ses bras. L’image se perturba soudainement.
- Maître, nous venons de recevoir des informations intéressantes.
- Quoi ?
- Cela concerne la Sorcière.
- Ils ont trouvé le livre ?
- C’est ce qu’il semblerait, Maître.
Sur l’écran, apparurent alors un groupe d’hommes penchés sur un énorme grimoire.
- Parfait.
- Ce sont ceux que vous attendiez, Maître ?
- Enfin. Plusieurs fois, des imbéciles l’ont trouvés…
- Et vous les avez exécutés, Maître.
- Oui… Mais ce sera différent cette fois-ci. Envoyez leur la Clef.
- Bien, Maître.
La jeune femme repartit dans l’ombre alors que l’écran affichait à nouveau une image représentant les deux gamins. Il y eut une nouvelle interférence.
- Quoi, encore ?
Mais il n’eut aucune réponse.
Le visage d’un jeune homme, absolument superbe apparut au centre de l’écran. Ses cheveux étaient bleus comme la nuit, ses yeux gris comme le cristal. Il parlait :
- Zara garadün demetrion, Yuuko-sama.
- Vous m’avez appelé, Maître ?
- Avez-vous déjà envoyé la Clef ?
- Oui, Maître… Serait-ce…
- Oui… On dirait qu’elle sait ce que nous préparons…
- Faut-il annuler l’opération, Maître ?
- Non… Cette fois-ci, elle ne pourra pas nous échapper. La force que nous venons d’ajouter à notre arc la dépasse de beaucoup…
- Mais, si lui aussi combat pour elle ?
- Il a bien d’autres soucis. Il ne se battra plus. D’ici quelques jours, il n’existera même plus… Bien, je crois que vous allez devoir vous rendre là bas, cette fois-ci.
- Maître ?
- Nous jouions une partie d’échec avec cette sorcière, la même qu’avec ce Clow Lead. Mais elle vient de faire un faut pas. Vous serez notre pion fatal.
- Bien… Merci, Maître


Chapitre 5 ~ Son Altesse Impériale

- Zara garadün demetrion, Yuuko-sama… Ainsi qu’à Moko-sama !
- Hey, Shara !
- Tu me contactes donc enfin, Shara Füller.
- Oui, mais je ne peux vous parler librement, nous sommes écoutés…
- Excusez-moi, je vais sortir…
- Il ne parlait pas de toi, Watanuki… Mais d’un homme cupide…
- Watanuki Kimihiro… Tu es bien courageux de vivre ainsi tout seul.
- Hééé !?
- Pourrais-je vous rendre visite demain, Yuuko-sama ?
- Bien entendu… Tu as donc atteint ton but ?
- Presque.
- Alors nous nous verrons demain, Votre Majesté !
- Bien, à demain, alors… Moko-sama !
- Salut, Shara !
Et le visage disparut à nouveau dans les ondes de l’eau.
Yuuko lâcha la vasque, et les écritures s’évanouirent elles aussi. Watanuki observait la sorcière d’un regard intrigué.
- C’est le jeune sorcier à qui j’avais rendu visite dans le pays de Nadiananthia.
- Oh… Et il a encore besoin de vous ?
- Il semblerait.
- Mais… Vous aviez dit que ces pouvoirs étaient immenses… Pourquoi aurait-il besoin de vous ?
- Ne t’inquiète pas, il n’est pas contre nous, Watanuki. Seulement, son pouvoir possède, lui aussi, ses limites… C’est la règle.
- Oh… Il doit avoir un pouvoir comparable au votre s’il peut ainsi voyager de dimensions en dimensions.
- Il est en effet très puissant…
- Bien… Il faut préparer quelque chose de spécial pour demain ?
- Non… Essaye juste de ne pas être en retard… Nous recevrons deux clients très importants demain…
- Hein ? Je ne suis pas souvent en retard !
- Mokona se souvient que Watanuki est arrivé…
- Tu vas te taire, sale boule de poil !
- Watanuki est fâché !
- Watanuki est fâché !
Il s’enfuit à la poursuite de Mokona, suivit de près par Maru et Moro qui scandaient les phrases que Watanuki hurlait contre Mokona.
- Fei Wang Lead… Tu n’as donc toujours pas compris… Ce qui doit arriver est inéluctable. Il n’existe qu’une seule fin à l’histoire… Et tu ne la changeras pas.

Watanuki finit par abandonner la chasse au Mokona et se mit à préparer un repas plus traditionnel que le Mokona farci, ou la côtelette de Mokona marinée au saké, un plat d’autant plus économique que cette boule de poil était composée à septante-six pourcents d’alcool.
Pendant le repas, il continua d’interroger Yuuko au sujet du jeune homme dans la vasque et de cet homme cupide qui semblait les espionner. Mais tout ce qu’il pu apprendre sans devoir payer, c’est que le garçon s’appelait Shara Füller, et que l’homme cupide ne gênait pas que Yuuko.
Ce qui ne constituait pas beaucoup d’information, en fait.
Ah ! si, il apprit également que « zara n’nachün demetrion, Shara Füller » signifiait « J’appelleShara Füller à travers les dimensions.» Et « Zara garadün demetrion, Yuuko-sama » voulait donc dire : « Je répond à Yuuko-sama, à travers les dimensions.»

Ce ne fut qu’au cours du souper qu’un nouvel évènement vint en ajouter au mystère : Maru, qui était restée tout a fait normale durant la journée se figea soudain, alors que Watanuki allait rentrer chez lui.
Elle se mit alors à parler et à agir de son propre chef, d’une façon qui ne lui ressemblait absolument pas.
- Non, Votre Altesse, ne faites pas cela ! Vous engagez bien plus de personne que vous en agissant ainsi !... Monsieur, c’est une folie ! Notre Empereur va faire sombrer notre monde dans sa folie !... Vous devez l’en empêcher !... Héma-san ! Vous devez l’arrêter !... Il est trop puissant ! Il faut le retenir… Votre Altesse ! Cette femme ne pourra pas aider l’Empire ! Vous seul en êtes capa…
Elle se redressa soudainement, et se remit à jouer avec Moro, comme si de rien n’était. Yuuko ne semblait absolument pas étonnée, et Mokona ne posa aucune question. Watanuki sortit de la maison, sachant très bien qu’on ne lui en dirait pas plus aujourd’hui.
Mais il n’y avait pas de hasard.
Alors que se passait-il ?

Allongé dans son lit, il repassa les évènements de la journée dans son esprit… Si, réellement, il n’y avait pas de hasard, il en saurait sans doute plus demain, lorsqu’il viendrait, ce fameux Shara Füller… Et il s’endormit ainsi lentement, cette idée accrochée à son cerveau, comme si un élément de cette information lui manquait…
Il se redressa soudain : Yuuko avait dit « à demain, Votre Majesté »
Et s’il était l’Empereur dont parlait Maru, lorsqu’elle était devenue… bizarre ?

Il se rendormit aussi brutalement qu’il ne s’était réveillé… il ne garderait aucun souvenir de cette idée.


Chapitre 6 ~ Les Initiés

Le lendemain fut pluvieux.
Ce que Watanuki ne remarqua qu’une fois arrivé à mis chemin : courir chez Yuuko, ou bien revenir rapidement chez lui pour prendre sa veste ? Ou encore, rentrer dans le bar miteux qui s’étendait devant ses yeux.
Non, pas le bar miteux.
Revenir chez lui : il devrait refaire le même trajet au soir, et il ne voulait pas être encore mouillé… Il rentra donc dans son appartement, dégoulinant comme une éponge, les cheveux plaqués sur son visage. Il se sécha donc et se changea ensuite, puis reparti chez la sorcière, alors que la pluie cessait enfin. Il allait être en retard pour rien.
Pas de chance.

L’eau glissait gracieusement le long du toit. Yuuko, depuis le salon, pouvait la regarder pensivement, un verre de saké à la main, Mokona sur ses genoux. Maru et Moro encadraient la grande porte coulissante, leurs yeux absorbés par le magnifique balai aquatique.
- Il faisait bau, hier.
- Oui, Mokona. Mais aujourd’hui n’est pas un jour ordinaire… Même pour nous…
Ils se turent à nouveau.
Ils attendaient.
Puis, ils arrivèrent.
- Ah… Nos premiers clients de la journée.
- Maru va les accueillir !
- Moro va les accueillir aussi !
Les deux gamines coururent donc dans le hall d’entrée et ouvrirent la porte à la douzaine de clients qui attendaient devant la porte. Tous étaient vêtus de longues robes blanches ; ils portaient, par-dessus, d’étranges manteaux blancs, et leurs têtes étaient encapuchonnées.
Ils devaient y avoir des hommes et des femmes. Mais c’était la seule différenciation que l’on pouvait établir entre eux.
- Bienvenue dans la boutique de Yuuko !
- Bienvenue dans la boutique de Yuuko !
- Nous y sommes donc enfin…
- Nous allons enfin pouvoir le libérer…
- Mes frères…
- Le dénouement est proche…
- La purification…
- Va bientôt…
- Pouvoir commencer…
Maru et Moro les firent entrer dans la boutique, et ils enlevèrent leurs chaussures avant de rentrer dans le salon où Yuko les attendait, presque comme d’habitude.
- Nous te rencontrons enfin, Sorcière…
- Ne crois pas avoir l’avantage sur nous…
- Une personne dont les connaissances et le pouvoir te surpassent nous a guidés jusqu’ici…
- Pour que tu te soumettes à notre volonté…
- Si son pouvoir dépasse le mien, en quoi lui serait-je utile, Initiés ?
- Elle connaît notre nom !
- A-t-elle déjà lu le Livre ?
- Ne nous laissons pas troubler, c’est l’une de ses ruses…
- Oui, e Guide nous avait dit qu’elle saurait sûrement…
- Calmons-nous, le Guide est avec nous…
- Qu’elle exauce notre souhait…
- Et nous partirons ensuite…
- Pour accomplir ce qui doit être accompli…
- Et changer le Destin…
- Ce qui doit arriver est inéluctable, on ne peut changer le Destin. Il serait tant que l’homme qui vous guide apprenne cela… Bien qu’il l’apprendra toujours trop tard…
- Ne parle pas en ces mots de notre guide, Sorcière !
- Et exauce notre vœu !
L’une des silhouettes blanches plongea alors une main assurée et gantée dans un grand sac que tenaient deux autres silhouettes. Elle en sortit une clef minuscule, en argent, semblait-il, qu’elle tendit à Yuuko.
- Dis-nous comment nous en servir, Sorcière.
- Savez-vous seulement de quoi il s’agit ?
- Ne nous sous-estime pas, Sorcière…
- Ni celui qui nous guide…
- Cette clef nous offrira un pouvoir qui dépasse de loin les tiens…
- Elle nous permettra de soumettre l’Ombre…
- L’Ombre…
- L’Ombre…
- Je le sais. Ma question était de savoir si vous saviez ce qu’était cet ombre, exactement…
- Le moyen de gouverner ce monde…
- Pour le purifier…
- Nous allons nettoyer le monde, grâce à l’Ombre…
- L’Ombre…
- L’Ombre…
- Et nous pourrons également apporter satisfaction à notre Guide…
- Oui, nous allons remercier le Guide…
- En tuant la Sorcière des Dimensions…
- C’est donc tout ce qu’il a trouvé…
murmura Yuuko en souriant.
- Ne méprise pas notre Guide !
- Tu es soumise à notre volonté, Sorcière !
- Tu dois exaucer notre souhait !
- La Guide l’a dit :
- Seul le pouvoir de la Sorcière pourra la vaincre…
- Alors, exauce notre souhait :
- Permets-nous de ramener l’Ombre dans notre monde grâce à cette clef !
dirent toutes les silhouettes.
- Mais il y a un prix payer… Et il sera équivalent à la valeur de votre souhait…
- Qu’exiges-tu en payement ?
- Vos vies… A tous.
- Haha !
- Nous devons donner os vies pour le ramener, nous le savions très bien !
- Vous acceptez donc le paiement ?
- Oui !
- Très bien… Que ce qui doit arriver, arrive, possesseur du Livre, Initiés.

La porte se referma.
- Yuuko ! Ils vont te tuer ?
- Nous verrons bien, Mokona. Ca ne dépend pas de nous… Mais il n’y a pas que nos vies qui sont mises en jeu…
- Mh…

La pluie cessa petit à petit, le nuage s’enfuit pudiquement, et quelques rayons de soleil parvinrent même à entrer dans le salon de Yuuko.
- Yuuko-sama ? c’était Maru. Sa voix était faible, elle semblait malade.
- Oui, Maru ?
- Nous avons un nouveau client.
- Effectivement…
- Mokona ne comprend plus rien !!
- Héhé, Tu vas bientôt comprendre…
Maru redevint à nouveau normale, et s’appuya pensivement contre le dos de Moro. On entendit des bruits de pas délicats dans le hall, puis, les portes coulissantes s’ouvrirent doucement.
Personne ne les touchait ; il n’y avait qu’un jeune homme au milieu, d’une incroyable beauté, à la peau blanche, aux cheveux bleus comme la nuit, et aux yeux gris comme le cristal. Ses longs vêtements étranges pendaient sur son long corps trop mince.
Il portait de nombreux bijoux insolites, comme cette mystérieuse couronne d’où tombait un lourd ruban noir, frappé d’un grand N. Mais ce fut Mokona qui remarqua le détail le plus insolite de ce drôle de personnage.
- Wahou ! Tes pouvoirs sont devenus immenses, Shara !
- En effet, Mokona… Je te présente le nouveau Shara Füller. Je suis contente de te revoir, Shara.
- Moi aussi, Yuuko-sama. Vous allez bien, Moko-sama ?
- Ouais ! il bondit dans les bras de Shara.
- Tu as bien changé… Et ton monde également.
Remarqua Yuuko.
- Oui… Il n’a plus le même visage… Mais ça ne s’est pas fait sans souffrance… son visage s’assombrit.
- Tu sais bien que je ne peux pas ramener les morts à la vie. Même toi, tu n’as pas ce pouvoir…
- Je le sais…
- Veux-tu un peu de thé ?
elle souriait à nouveau-
- Je préférerais une tasse de Ligöran… Et puis, Watanuki n’est pas là, alors, il vaut mieux que je m’occupe du service… Je vous offre une tasse ?
- Volontiers !
- Mokona en veut bien aussi !
Shara eut un regard pour le sol, où apparut une magnifique table de cristal et d’argent, sur laquelle étaient posés une théière, trois tasses et trois sous-tasses, tous de la même matière que la vasque.
D’un mouvement de la main, Shara fit servir le Ligöran par la fine théière.
- C’est la seule boisson non alcoolisée que Mokona aime bien ! dit Mokona en goûtant l’infusion fumante.
- Il n’y a peut-être pas d’alcool, mais… Enfin, c’est compliqué…
- Tu deviens de plus en plus raffiné, Shara Füller… Le goût de la boisson dépend du magicien qui la prépare… Tu as bien changé…
- Disons que la vie n’a pas toujours été très rose ces derniers temps, dans mon monde, alors j’ai dû m’adapté… seul…
- C’est donc la fin…
- Exactement… Tous les empires s’effondrent, un jour ou l’autre… Mais je crois que Watanuki arrive.
- En effet… C’est rare qu’il soit en retard…
fit remarquer Yuuko.
- C’est un peu de ma faute… Ma venue semble avoir agité beaucoup de monde…
- Tout est lié, Shara Füller…
- Je le sais… Mais je ne voulais pas venir sans vous apporter un peu du soleil de mon pays…
- Mokona est impressionné ! Tu arrives même à commander au temps ?
- N’oublie pas que, dans mon monde, je ne suis pas n’importe qui, Moko-sama…
- Excusez-moi, Yuuko-san, mais le temps m’a retenu…
dit Watanuki en déboulant dans le couloir, son énorme manteau toujours ligoté à son corps mince.
- Pardonne-moi, Watanuki-san, j’aurais dû amener le beau temps un peu plus tôt… Mais quelqu’un d’autre tenait absolument à ce que le ciel soit maussade…
- Oh… Excusez-moi, je ne savais pas que vous aviez déjà un client, Yuuko-san !
- Ne t’en fais pas, Watanuki. Va plutôt nous préparer quelque chose de bon pour notre invité. Il vient de loin…
- Oui… Mais… Excusez-moi, vous êtes bien le garçon qui était, hier, dans la vasque, non ?
- C’est bien moi, oui.
- Oh… Très bien, j’y vais !
- Vous savez, Yuuko-sama, il ne faut pas en faire trop pour moi… Je crois que la situation s’aggrave de mon côté…
- Oui, il y a de grandes perturbations…
- Je n’aurai pas besoin de votre aide pour arriver à mes fins, mais j’aurai besoin de vous pour… assurer une certaine stabilité à la future situation de l’Empire.
- C’est dommage… Nadiananthia était une si belle cité…
- Elle devrait le rester… Les troubles seront bientôt passés.
- Bien… Mais il y aura un prix à payer… Et ton vœu coûte très cher…
- J’ai déjà perdu ce que j’avais de plus cher. Vous aurez ce que vous voudrez.
- Très bien…

- Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur préparer ?
Watanuki se retrouvait, une fois n’est pas coutume, devant les fourneaux. Il se décida rapidement pour quelques sushi. Après tout, il était déjà en retard.
Tout en préparant le repas, il réfléchissait à cet étrange visiteur… Venait-il, lui aussi, d’une autre dimension ? Watanuki ressentait une grande puissance émaner de ce garçon… Mais il semblait si calme, si posé… Un peu comme Yuuko.
Mais que venait-il faire ici ? Depuis que Watanuki avait appris son existence, de nombreux évènements étranges s’étaient produits… D’abord Maru, puis ce temps bizarre… Il n’avait tout de même pas une plume de Sakura ?
Non, c’est autre chose… Il doit avoir un souhait à formuler.
- Mais, il semble posséder un très grand pouvoir…
- Ca oui ! Mokona aussi a senti un très grand pouvoir !
- Ha oui ?
- C’est étrange… Il n’en avait pas autant la dernière fois…
- Tu l’as déjà vu ?
l’air grave de Mokona l’inquiétait.
- Oui. Yuuko et moi étions déjà allés dans son monde…
- Il vient donc bien d’un autre monde… Son pouvoir est aussi grand que ça ?
- Son pouvoir égale celui d’un Dieu…
- C’est peut-être ce qu’il est… C’est vêtements font penser à un Roi… Mais, pourquoi a-t-il besoin de Yuuko si son pouvoir est aussi grand ?
- Mokona n’a pas bien compris… Mais c’est peut-être Yuuko qui a besoin de lui…
Mokona n’était vraiment pas dans son état normal. Watanuki commençait à avoir très peur : si quelque chose avait réussi à le perturber, c’est que ce devait être grave. Le manjû noir lui raconta alors la visite des silhouettes blanches.
- Tuer Yuuko ?! Mais si ce type était leur Guide ?

- Ce n’est pas un trop lourd paiement…
- Son utilité, elle, est très grande… Pour moi…
- Très bien, je vous préparerai cela.
La sphère argentée qui pendait à son cou s’illumina soudainement. Shara fit apparaître une vasque identique à celle que Yuuko avait utilisée, et il la remplit d’une eau qui sortit de nulle part et il regarda son visage se dissoudre.
- Zara garadün demetrion.
Mais au lieu de son buste, ce fut celui d’une jeune femme, au visage très fin, et aux oreilles pointues qui réapparut. Sa mine était très sombre, son regard d’une froideur incroyable.
- Shara-ô. Il est plus que temps de rentrer.
- Je sais, Héma-san. Je te présente Yuuko Ichihara…
- C’est donc vous ? Enchantée.
- Vous n’en avez pas vraiment l’air… Mais je suis aussi enchantée, Héma Sélà Thanàtiè.
- Vous êtes très forte. Nous verrons si cela suffira.
- Nous verrons ce que le Destin nous a prévu…
- Shara-ô, Maru-san vient de mourir.
- Oh… Je reviens. Yuuko-sama, je suis désolé de vous abandonner aussi…
- Ne t’en fais pas, Shara Füller. Tous se passera bien.
- Merci…
- Non, je te remercie… Dommage que tu ne puisses pas goûter aux sushi de Watanuki… Ce ne sera pas pour la prochaine fois…
- Adieu, Yuuko-sama.
- Adieu, Shara Füller.

- Yuuko ! Prenez garde à… Il est parti ?
Watanuki venait de débouler dans le salon.
- Oui… Le Destin suit sa marche…
- Il n’était pas le Guide alors…
- Non… Je vois que Mokona t’as déjà raconté la visite que nous avons eue ce matin…
- Oui…
- Très bien… Alors passons à table ! Je n’ai jamais eu aussi faim !


Chapitre 7 ~ ?

- Maître, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient de la Sorcière.
- Très bien.
- Dois-je y aller maintenant ?
- Oui, descendez déjà. Mais prenez également ceci…
Il lui tendit un petit livre noir.
- Dois-je m’en servir ?
- Non, arrangez-vous pour qu’une autre personne le trouve… et tente de s’en servir contre elle…
- Cela pourrait-il… Cela serait-il suffisant pour la tuer ?
- Peut-être… Ca sera au moins intéressant…
Et il partit d’un rire grave et profond.
- Sachez, Xing-san, qu’il vaut toujours mieux attaquer un même ennemi sur plusieurs fronts…
- Oui, Maître.
Chapitre 8 ~ Death

- Bonjour, Watanuki-kun !
- Himawari-chan ! Quel plaisir de te revoir !
- Arrête de gesticuler comme ça.
- Bonjour Dômeki-kun !
- Hô.
- Alors, Himawari-chan, tu n’es pas trop fatiguée ? Je t’ai vue en gym, tu t’es vraiment donnée à fond, tu étais la meilleure !
- Non, pas vraiment, j’ai trébuché en voulant sauter pour mon premier essais, et je n’ai plus su continuer le cours…
- Oui, mais tes premiers pas étaient vraiment éblouissants, et si tu n’avais pas trébuché, je suis certains que tu aurais pu sauter très haut, bien plus haut que cette… Qu’est-ce qu’il y a, Himawari-chan ?
- Regarde là-bas, tous ces gens en blanc…Tu crois que ce sont des médecins ?
- Non. répondit Dômeki.
- Comment le sais-tu ?
interrogea Watanuki.
- Leurs vêtements ne sont pas vraiment ceux de médecins… Et puis, ils m’ont l’air bizarres…
- Et toi, Watanuki, qu’en penses-tu… ? Watanuki ?
- Ils sont louches… Mais je n’arrive pas à dire pourquoi… Il y a quelque chose de mauvais…
- Peut-être qu’ils sont simplement perdus ?
fit remarquer Himawari.
- On a bientôt le savoir : ils viennent vers nous… dit Dômeki.
En effet, trois silhouettes blanches s’approchaient d’eux. Watanuki prit peur : ils étaient dans une rue presque déserte, loin de l’école… Et loin de Yuuko. Parce qu’il sentait quelque chose de bizarre chez ces gens-là.
D’autant plus que l’un des trois semblait fort nerveux. Il manipulait un petit sac, le triturait, torturait ses coutures… Himawari fit un pas vers lui.
Ca ne dura qu’une fraction de seconde, mais Watanuki crut percevoir quelque chose, et le sac se déchira, laissant tomber tout un tas d’objets sur le sol : un gros livres, des tas de feuilles et une jolie petite clef en argent.
Himawari courut aider la silhouette blanche à ramasser les objets. Watanuki et Dômeki, eux, hésitaient toujours… Quelque chose était louche…
Elle prit la clef, et Watanuki ressentit à nouveau ce quelque chose d’anormal qui fendait l’air. Il interrogea Dômeki : celui n’avait rien senti, mais il conseilla à Watanuki de se tenir sur ses gardes…
La silhouette remercia Himawari qui lui tendait la clef ; comme elle avait les bras chargés, Himawari posa la clef sur le grimoire qu’elle tenait… Il y eut une brève onde de choc, puis la clef devint noire comme l’ébène avant de se fondre dans les reliefs de la couverture.
Himawari n’avait rien remarqué…
La silhouette non plus…
Dômeki, rien de plus…
Mais Watanuki en était sûr : quelque chose d’anormal venait de se produire, et il devrait en parler à Yuuko… Yuuko ! Les Initiés ! Un éclair venait de traverser le cerveau de Watanuki.
- Dômeki, je dois t’expliquer quelque chose...
Il lui raconta brièvement ce que Mokona lui avait expliqué la veille. Pendant qu’Himawari saluait la silhouette qui la remerciait.
- Tu crois que ces gens sont les Initiés ?
- J’en suis sûr ! Mais je ne vois pas pourquoi la clef… Himawari…
- Il faut en parler à la Sorcière.
- Oui.
- Excusez-moi, de quoi parliez-vous ?
- On se disait qu’on pourrait aller boire un thé chez Yuuko…
tenta Watanuki.
- C’est une excellente idée ! Ca fait longtemps que je n’ai plus vu Yuuko-sama !
Les trois adolescents partirent donc en direction du manoir de Yuuko…

- Mokona commence à avoir peur… Yuuko, que va-t-il se passer ?
- Tu sais bien que je ne peux pas faire de prédictions en ce qui me concerne, Mokona…
- Mais, Yuuko…
- Pas maintenant, Mokona, quelqu’un vient d’arriver.
- Un client…
- Un client…
- Maru, Moro.
Les deux gamines s’arrêtèrent.
- N’y allez pas. Cachez-vous dans l’arrière-boutique, avec Mokona.
- Yuuko ! Qu’est-ce que c’est ?
- Filez, vite.
- Mais qu’est-ce qui arrive, Yuuko ?
- La mort, Mokona. Disparaissez.
Maru et Moro prirent Mokona et s’enfuirent vers l’arrière-boutique. Yuuko resta donc seule dans le salon, tandis qu’une jeune fille, encore chaussée, se plaçait face à elle, un petit livre noir entre les mains.
- Yuuko Ichihara, tu dois mourir.
- Ah oui ? Crois-tu vraiment, Urumi Kanzaki ?
- Vous êtes très douée, Yuuko-san. Quel dommage.
Elle prit son carnet, l’ouvrit à la première page, et écrivit quelque chose dedans.
- Avez-vous une mort favorite, Yuuko-san ?
- Celle que le Destin m’attribuera, Urumi Kanzaki.
- Très bien… Une crise cardiaque devrait vous convenir…
Yuuko sourit étrangement, sans cesser de fixer les yeux de la Sorcière. Les deux femmes semblaient attendre. Vingt secondes passèrent.
- Savez-vous ce qu’est cet objet, Yuuko-san ?
- Oui.
- Vraiment ? C’est intéressant. Croyez-vous que vous garderez ce souvenir, une fois que votre cœur se sera arrêté ?
- Nous verrons bien…
- Plus que cinq secondes de vie, Yuuko-san. Ce fut un plaisir… Au revoir.
Yuuko continua de la regarder.
- Comment… Oh ! je suis distraite… Ce n’était pas votre vrai nom, n’est-ce pas ?
- C’est un nom que l’on me donne souvent dans ce monde…
- Très bien… Je suis bien plus intelligente que vous, Yuuko-san. Mais je n’ai pas envie de perdre plus de temps… J’ai de grands projets pour ce livre…
- Yuuko-san ! Yuuko-san ! C’était la voix de Watanuki qui provenait du hall. Il débarqua soudainement dans le salon. Yuuko-san, les Initiés… Hééééééé ! Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Mademoiselle, courrez, un monstre vole derrière vous !
- Serviteur, sort d’ici immédiatement, avec tous ceux qui t’accompagnent,
ordonna Yuuko.
- Qu’est-ce que… Tu peux voir mon Dieu de la mort… ?
- Je ne suis pas votre serviteur ! Un dieu de la mort ?
- Rem, je dois abattre cette femme. J’accepte le marché.
Un horrible monstre flottant derrière la jeune fille se mit alors à parler, mais Watanuki ne pu entendre ce qu’il disait.
- Oui, je le sais, répondit-elle au monstre, fais cet échange, bon sang !
Watanuki vit alors avec horreur le monstre s’arracher un œil qui vint remplacer l’un de ceux de Urumi. La jeune fille sembla souffrir atrocement. Watanuki état figé par la terreur.
- Premier avril, sort d’ici sur-le-champ si veux y revenir !
- Yuuko-san… Mais… Vous…
- Ne t’en fais pas pour moi. Sauve vos trois vie.
- Yuuko… d’accord !
Et il s’enfuit en courant.
- Il ne m’échappera pas très longtemps. Et même si tu as bien fait attention à ne pas dire son nom… Je pourrai le savoir rien qu’en le regardant !
- Alors regarde-moi, Urumi Kanzaki.
La jeune fille leva ses yeux vers la sorcière, un grand sourire sur les lèvres… Un grand et éphémère sourire.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? Rem ! Je ne comprends rien ! Son nom, les chiffres ! Ca n’arrête pas de changer, c’est illisible !
- Tu croyais donc m’avoir aussi facilement, Possesseur du Death Note ? elle se leva et se dirigea vers la jeune fille qui restait absolument tétanisée. Fei Wang Lead devient vraiment ridicule.
Yuuko prit le Death Note des mains de Urumi.
- Rem, as-tu quelque chose à souhaiter ?
- Vous me voyez ?
- Oui. As-tu quelque chose à souhaiter ?
- Je… Je ne veux plus jamais m’ennuyer !
- Très bien. Ton payement sera ce livre. A présent, tu ne t’ennuieras plus.
Yuuko eut un mouvement de la main, et elle détruisit le dieu de la mort. Imperturbable.
- Très bien. C’est ton tour, U-ru-mi Kan-za-ki, dit-elle en écrivant dans le Death Note.
- Nooooooooon ! Vous ne pouvez pas ! C’est mon Death Note !
- As-tu une mort favorite, Urumi Kanzaki ?
- Non, non, vous ne pouvez pas !
- Plus que vingt secondes, jeune fille. Profites-en bien. Maru, Moro. Rangez cela dans l’arrière-boutique, dit elle en tendant le livres aux deux gamines. Mokona, va chercher Watanuki, Dômeki et Himawari. Ils attendent devant la boutique.
- Noooooooooooooon !
Urumi s’enfuit hors de la boutique, hurlant comme une démente. Elle franchit le kekkai, puis s’élança sur le trottoir. Elle s’arrêta soudainement.
- Hahaha ! Elle n’a pas pu me tuer !
Elle sentit soudain une intense chaleur contre sa cuisse, puis, d’immenses flammes enveloppèrent son petit corps maigre. Les passants s’arrêtèrent pour regarder cette jeune fille se consumer. Aucun n’agit, malgré les cris et les appels désespérés de la jeune blonde.
Finalement, ses cris s’arrêtèrent, et elle continua de brûler tranquillement.
- Yuuko, qu’est-ce que c’était ?
- Une idiote. Maintenant, notre ennemi sait ce qu’il en coûte de m’affronter aussi directement... Il sait aussi que j’écris très vite !
- Yuuko, vous… Vous plaisantez ?
- Quelle tête tu fais, Watanuki !
- C’ETAIT QUOI TOUT CA ?
- Elle employait un Death Note, un objet qui appartient à un shinigami. Il suffit d’écrire un nom dedans en pensant au visage de la personne, et celle-ci meurt peu après… Elle tentait de me tuer…
- C’est pour ça que vous ne pouviez pas prononcer mon nom…
- Oui…
- Yuuko… Oh !
dit-il, se rappelant soudainement la cause de sa visite, je crois que nous avons croisés les Initiés !
- Je le sais. Ils arrivent, d’ailleurs…
- Mais, il y avait une clef…
- Oui, je le sais. Ils ne pouvaient pas s’en servir, parce qu’il fallait une personne particulière pour ouvrir le vrai pouvoir du grimoire. Tu as ouvert le livre, Himawari. Nous allons devoir affronter un ennemi bien trop fort pour nous.
- Ce n’est pas la faute d’Himawari !
- Silence. Tu sais très bien ce que je veux dire. Souviens-toi de la main de singe… Bref. Nous n’avons pas de temps à perdre. Ils ont libéré l’Ombre, soit le Néant. Ils viennent pour me tuer. Alors je vais devoir te tuer, Kimihiro.
- Quoi ?
Yuuko sortit de sa robe un long poignard étrange.
- Rappelle-toi ceci : Dzasdariè garadön urümodzasdarjabà.
- Dzas… Quoi ?
- Tu n’auras qu’à regarder ce qui aurait pu être la fin lorsque tout sera fini.
- QUOI ?
- Yuuko, Mokona sent une grande énergie arriver !
- Tout repose sur toi, Watanuki Kimihiro, celui qui communique avec les esprits !
Yuuko n’hésita pas et planta violemment son poignard dans le cœur de Watanuki. Celui jeta des regards étonnés à la sorcière, puis il s’effondra sur le sol… Son âme n’habitait déjà plus ce corps
- Ce qui doit arriver est inéluctable, tu n’y changeras rien, Xing Hui.
- Vraiment ? demanda une jeune femme aux longs cheveux noirs qui venait de sortir d’un coin d’ombre.
Elle avait une grande chauve-souris dessinée sur ses vêtements.
­ Il n’y a qu’une seule issue.
- Nous verrons bien.



Chapitre 9 ~ La goutte d'eau qui fait déborder le puits.

Derrière Xing Hui apparurent tous les Initiés, tout de blanc vêtus. Ils se placèrent en cercle, autour de la jeune femme. A côtés d’elle, l’air se fendit soudainement.
- Adieu, Yuuko Ichihara…
Elle s’engouffra dans la faille et disparut.
Les Initiés ôtèrent leurs capuchons, et l’un d’eux plaça le vieux grimoire au centre du cercle. Lorsqu’ils furent tous en place, il baissèrent la tête et marmonnèrent des paroles inaudibles.
Une sphère sombre apparut alors au dessus du livre. L’un des Iniiés s’effondra, e La sphère grandit sensiblement.
- Elle se nourrit de leur âme. Dômeki, tiens-toi prêt de Watanuki.
- Oui.
Dômeki pris donc Watanuki dans ses bras, et Himawari fit de même, en face de l’adolescent.
- Watanuki-kun, je suis désolée…
- N’oublie pas, Watanuki : Tu n’auras qu’à regarder ce qui aurait pu être la fin lorsque tout sera fini. Tout repose sur toi.
- Yuuko, qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce qu’il est…
- Son âme n’est plus dans son corps.
Toute la pièce se mit à trembler ; les murs sombres vibraient de toutes leurs planches, et les tatamis s’effilochaient de plus en plus, à mesure que l’Ombre absorbait l’énergie vitale qui l’entourait.
Au fur et à mesure, on voyait également les silhouettes blanches s’effondrer, de l’autre côté de la pièce, en s’entassant comme de vulgaires fétus de paille, les suivantes restant debout, en cercle, les uns sereins, les autres troublés. Pas un seul, cependant, ne voulait partir.
Yuuko, elle, restait parfaitement calme, sa longue silhouette postée en face de l’Ombre. Derrière elle, Watanuki, évanoui, était soutenu par Himawari, en pleurs, et Dômeki, mortellement soucieux, ses yeux fixés sur la jeune fille. Mokona, lui, était calé entre les bras de Maru et Moro, tremblantes.
Le plafond s’envola soudainement et disparu dans l’Ombre ; le ciel lui-même était sombre, et une colonne de nuages noirs tourbillonnait au dessus de l’Ombre.
- Alors, Kimihiro, elle-t-elle toujours aussi inoffensive ? interrogea placidement la sorcière.
- Il est toujours évanoui ! cria Dômeki pour couvrir le bruit de l’effondrement du manoir.
- Ne crois pas cela, Dômeki Shizuka, murmura Yuko, même si son corps semble dormir, son esprit est toujours éveillé.
- Yuuko-sama ! Je… Je suis désolée !
Sanglota Himawari.
- Il est trop tard pour se lamenter, c’était le destin. À présent, il faut qu’il s’accomplisse entièrement, sans quoi…
- Sans quoi… ?
Interrogea Dômeki.
- Sans quoi nous ne reverrons plus le jour. Plus sous cette forme.
Les murs cédèrent alors et furent aspirés par l’Ombre. Certains objets qui étaient entreposés dans la remise s’envolèrent également et disparurent derrière l’immense masse noire aux reflets mauves qui ne cessaient de grandir face à eux.
Tout allait se terminer ainsi. Disparaître dans l’ombre.
Tout ça pour une simple clef.
On vit, dans le jardin le puits vibrer, puis s’arracher violemment au sol qui le soutenait. Une impressionnante trombe d’eau s’éleva alors dans les airs…
- Ce qui doit arriver… est inéluctable.
Et l’eau s’abattit sur le manoir, noyant ce qu’il restait d’âmes vivantes et de bois.
Et tout disparut dans l’ombre aquatique et les flammes.


Chapitre 10 ~ Dzasdariè garadön urümodzasdarjabà

Lorsque Watanuki se réveilla, il était allongé de tout son long dans le salon. Yuuko, les jambes négligemment croisées, était assise dans son fauteuil habituel, encadrée par Maru et Moro, Mokona, tout sourire, sur ses genoux.
Dômeki et Himawari étaient assis sur le sol, un peu plus loin, Himawari endormie sur l’épaule d’un Dômeki toujours aussi attentif.
- Yuuko, je vais vous tuer…
- Tu es encore faible, Kimihiro. Repose-toi encore un peu.
- Je…
- Je vais t’expliquer ce qu’il faut que tu saches. Tout d’abord, rassure-toi, les Initiés sont tous morts. Et l’Ombre est retournée dans le Livre. Il est rangé dans la remise. Il s’agit simplement d’une puissante entité magique qui se nourrit de ce qu’elle détruit. Ils étaient venus me voir pour pouvoir la libérer. Je leur ai accordé ce vœu, ce qui signifiait qu’ils allaient devoir rencontrer une personne particulière, Himawari.
Watanuki voulut réagir, mais il s sentit trop faible. Yuuko but une gorgée de Ligöran.
- Aucun de nous n’avait le pouvoir de vaincre cet être. C’est pourquoi je voulais entrer en contact avec Shara Füller… Mais le Destin était qu’il me contactât lui-même. Je ne te dirai pas son souhait, mais, en paiement, je lui ai demandé de me préparer un objet, ce poignard, qui contiendrait une partie de ses propres pouvoirs. L’ennui, c’est que pour utiliser sa magie, il fallait attendre que l’Ombre nous ait tués… Donc, l’un de nous devait mourir pour que tous puissent survivre… Et, une fois sous forme d’esprit, tu pouvais utiliser sans contrainte la magie d’un autre monde.
- Alors vous ne l’avez pas vraiment tué…
- Non, ce poignard ne pouvait pas tuer. Il permettait juste de séparer l’âme et le corps. Ainsi, Watanuki, après le déluge, n’avait plus qu’à prononcer la formule écrite sur le manche du poignard pour empêcher notre mort. Mais il ne lui restait que quelques secondes…
- On ne peut pas ressusciter les morts…
marmonna Watanuki.
- Non, mais il faut un certain temps pour que l’âme s’éloigne du corps. Tant que tu n’attendais pas trop, tu pouvais nous ramener, grâce à la formule…
- Mais, ce déluge, c’était quoi ?
interrogea Dômeki.
- Ca… C’est un petit tour que j’ai fait… Si quelqu’un attaquait le puits, il était noyé par son eau… Je ne peux pas t’en dire plus.
- Mais comment de l’eau a pu tuer un esprit ?
ronchonna Watanuki.
- Elle n’a pas tué l’esprit, mais elle a tué les Initié et détruit le Livre. L’Ombre peut vivre sans le Livre une fois qu’elle a aspiré douze âmes. Mais elle n’en avait pas encore douze…
- Mais… pourquoi ne m’a-t-elle pas aspiré, moi ?
- Parce que tu étais avec Dômeki… Bien que l’influence d’Himawari aurait pu tout faire échouer…
- Arrêtez ! Himawari n’est pas…
- Rendors-toi, maintenant.
Yuuko eut un mouvement de la main, et Watanuki se rendormit profondément, ainsi que tous les autres. Elle se leva ensuite, puis se rendit dans la remise. Elle y prit la grande vasque dans laquelle était apparu Shara, deux jours plus tôt.
Elle se rendit au bord du puits, et remplit la vasque avec un peu d’eau.
- Zara n’nachün demetrion, Shara Füller.
- Zara garadün demetrion, Yuuko-sama. Alors, tout s’est-il bien passé?
- Oui, bien entendu… C’est à moi d’exaucer ton souhait, maintenant… Ou plutôt tes souhaits… Pour le retour du manoir, et tout ce qui y est lié, comme la mémoire des passants, je te devais une information…
- Oui, une réponse…
- C’est oui… Tu pourras le retrouver. Mais… Non, tu ne pourras pas le ramener…
- Je le sais… Je peux donc partir sans crainte, vous m’assurez…
- Tout ira bien, Shara Füller, pour les mille ans à venir… Je ne peux faire plus…
- Je comprends… C’est plus qu’il n’en faut.
- Alors tu vas partir…
- Oui. Il est temps.
- Ton départ va faire un vide dans l’Univers… Ton monde va perdre un immense pouvoir… Cela risque de perturber l’équilibre…
- N’ayez crainte, j’ai tout prévu…
- Je le sais… Alors, à Dieu, Shara Füller…
- A Dieu, Yuuko-sama.
Yuuko vida l’eau dans le puits, puis y jeta la vasque et tout le servie à Ligöran. L’eau devint lumineuse, puis tout disparut. Ne resta plus qu’une surface lisse et noire…
- Voilà ton souhait à toi…
Yuuko se leva et retourna dans le manoir où tous les autres dormaient encore. Elle reprit sa place dans son fauteuil.
- Tu as encore perdu, Fei Wang Lead. Le Destin s’est accompli.

Il reprit en souriant, son éternel verre de vin rouge à la main :
- Ce qui doit arriver est inéluctable, n’est-ce pas ?

Tous deux souriaient.

Il n’y a qu’une seule fin.
Elle est inéluctable.