Le 18/11/2013

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La Mer, le calme et le premier avril, de Bloody Soul
xxxHolic Rei T.1 (J)
Sortie prévue le 23/10/13.
Prix de vente (édition limitée) : 5250Y.
(17/08/2013 @ 22:36:07)

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Rei Ch21 (JP) : 18/11/13
Rei Vol1 (JP) : 23/10/13

FailManga : Ch1
Fudokari Prod : Ch20
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Unknown Username : Ch5

(Mise à jour le 17.11.2013)


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Ñåãîäíÿ Àëåêñåé Íàâàëüíûé ïðåáûâàåò â òþðüìå, è åãî ñîáñòâåííîå ïîëèòè÷åñêîå äâèæåíèå çàÿâëåíî "ïðîòèâîçàêîííà", ïîòîìó îíî íå èìååò ïðàâà äåéñòâîâàòü â Ðîññèè.
Ïî ñóòè ñâîåé "Óìíîã ãîëîñîâàíèå" ñåãîäíÿ ýòî ïîëèòè÷åñêàÿ ñòðàòåãèÿ, èçîáðåòåíà ðîññèéñêèì âíåñèñòåìíûì ïîëèòè÷åñêèì äåÿòåëåì Àëåêñååì Íàâàëüíûì êàê ñðåäñòâî áîðüáû ñ "Åäèíîé Ðîññèåé" óìíîãî ãîëîñîâàíèÿ, ïðîãîëîñîâàòü çà ãëàâíîãî îïïîíåíòà êàíäèäàòà "Åäèíîé Ðîññèè" âî ìíîãèõ îäíîìàíäàòíûõ îêðóãàõ âåçäå ïî ñòðàíå, âíå çàâèñèìîñòè îò îáùåñòâåííî-ïîëèòè÷åñêîé ïðèíàäëåæíîñòè è âçãëÿäîâ ýòîãî ñîïåðíèêà.
À ðÿä åãî ïîñëåäîâàòåëåé ïðèåõàë â äðóãóþ ñòðàíó, è îíè êîíå÷íî âñå åùå ðàáîòàþò íàä ñïèñêàìè óìíîãî ãîëîñîâàíèÿ íà ãðÿäóùèõ âûáîðàõ.
Ñêàæåì, êîãäà ó êîììóíèñòà íàìíîãî áîëüøå øàíñîâ ïîáåäèòü èçáèðàòåëüíûé îêðóã, ñëåäóåò îòäàòü ãîëîñ çà íåãî, åñëè âû ëè÷íî ýòîãî íå æàæäåòå.
Êàê ê ïðèìåðó, â ñëó÷àå, åñëè ó ëèáåðàëîâ íàìíîãî áîëüøå âåðîÿòíîñòè âûèãðàòü èçáèðàòåëüíûé ðàéîí, íóæíî ïðîãîëîñîâàòü çà íåãî, êîãäà äàæå âû íåíàâèäèòå èõ.


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Titre : La Mer, le calme et le premier avril.
Auteur : Bloody Soul.




Chapitre 1 ~ Umi Domeki


Ce matin, lorsque Domeki arriva au lycée, il s’emblait soucieux.


Il est vrai que c’est rare de voir l’archer avec une expression aussi marqué, mais c’était pourtant le cas.


Il n’entendait même pas le professeur dire son nom pendant qu’il faisait l’appel. Watanuki dut même lancer une gomme à son ami pour que celui-ci reprenne ses esprits sous les légère poufferies alentour.


Une fois l’appel terminé, le professeur posa ses mains bien à plat sur son bureau et dit : « Aujourd’hui, bandes de moules [1], nous allons recevoir une nouvelle élève. J’espère que vous vous comporterez correctement avec elle, espèces d’huîtres chaudes [2] » Et sur ce, il se tourna vers la porte qui s’ouvrit et une jeune fille entra d’un pas assuré. Elle se tourna face à l’assistance. Watanuki, assis au fond de la classe, écarquilla les yeux. Il se tourna brusquement vers Domeki, assis deux rangées plus loin et vit que celui-ci se ratatinait sur sa chaise comme pour ne pas se faire voir. Le medium en fut encore plus étonné et reporta son attention sur la nouvelle. Elle fit un petit salut et dit avec un grand sourire : « Bonjour a tous. Je suis Domeki Umi. Enchantée. Je compte sur votre bienveillance. »


Il y eut un murmure dans la classe et les regards se tournèrent vers Domeki Shizuka qui fit semblant de regarder ailleurs. Évidemment ! Soudain, tout le monde savait pourquoi le visage de la nouvelle élève leur était familier... Le professeur ne fit pas attention et désigna une table libre au fond de la classe, à trois tables de celle de Watanuki. « Assis-toi là. Et commençons le cours, on a perdu assez de temps comme ça. Silence dans la classe, s’il vous plait ! »


Dès que la sonnerie eut retenti et la pause déjeuner commencée (Umi était arrivée assez tard dans la matinée), tout le monde vint lui souhaiter bienvenue. Watanuki s’approcha de Domeki, resté assis et lui demanda : « Elle fait partie de ta famille ?

- Hm. C’est ma cousine. »

Watanuki resta un long moment la bouche grande ouverte. Il ne la referma que lorsque : « Ferme la bouche, on dirait un poisson mort. » Le medium grogna et fusilla du regard l’archer. Il en était à cette fusillade lorsque deux mains se posèrent une sur chaque épaule de Domeki. « Shi-zu-ka ! Trouvé ! » Et Umi s’accroupit au côté de son cousin avec un grand sourire. Celui-ci eut un petit sourire en retour et dit : « Salut Umi. Comment ça va depuis ton retour de France ?

- Idiot, j’étais en Italie avant de revenir au japon. »

L’archer haussa les épaules. La jeune fille tourna les yeux vers Watanuki qui n’avait pas dit mot. Elle regarda son cousin. Puis Watanuki de nouveau. Puis encore son cousin. Elle ricana.

« Alors c’est toi Watanuki. Bien bien... » Elle se leva et lui tendit la main. « J’espère que nous nous entendrons bien, futur beau-cousin ! »


[1] C’est un prof un peu bizarre... Ne vous en faites pas, les élèves sont habitués...

[2] Quand je vous disais qu’il était bizarre...




Chapitre 2 ~ Umi


Umi était exactement ce type de personne marginale qui avait touché à tout dans sa vie et qui savait et connaissait quantité de choses.

Sa mère était morte lorsqu’elle avait six ans et son père l’avait alors emmenée vivre de ville en ville, d’états en états, de pays en pays.

Elle avait vécue en Polynésie, Canada, Las Vegas, New York, Chicago, Amazonie, Suède, Chine, Russie, Inde, Madagascar, Maroc, Egypte, Grèce Allemagne, Espagne, France et Italie, avant de revenir finalement au Japon.

Le tout en dix ans.

Grâce à ça, elle savait parler presque couramment l’Anglais, le Français, l’Allemand, le Chinois et l’Espagnol, ainsi qu’un peu l’Hindi, le Russe et le Grec.

Elle savait jouer du piano, de la guitare, du violon et un peu de l’orgue (Elle avait séjournée dans un couvent Italien pendant un mois).

Quand elle était petite et que sa mère était encore vivante, elle vivait dans une des résidences des Domeki, qui est une grande famille assez réputée d’exorcisme et autre activité occulte du même genre.

Elle-même pouvait voir certains esprits et les auras des gens.


C’était avec Shizuka qu’elle s’entendait le mieux.

D’abords parce que son père et son oncle, celui de son cousin, était eux-mêmes très proche.

Mais le premier contact des deux enfants avec été assez comique.

La première fois qu’ils s’étaient vus, ils avaient tous les deux trois ans. Et dès qu’Umi avait su le prénom de son cousin, elle s’était exclamée : « Mais c’est un nom de fille ! »

Et pendant quelques semaines, elle disait à tout le monde que ce pauvre Shizuka était une fille qui s’habillait en garçon. Le pauvre gamin en fut assez vexé et il ne parla plus à sa cousine pendant environ quelques jours. Mais la glace fut rapidement brisée et ils devinrent inséparables.

Ils se ressemblaient aussi énormément physiquement. À cinq ans, on ne pouvait les différencier que par la couleur de leurs yeux, car Umi avait les cheveux courts et les yeux vert pomme tandis que Shizuka les avaient court également et les yeux fauves.

Peu avant la mort de sa mère, Umi manifesta l’envie de faire comme celui qu’elle appelait « grand frêre-cousin » : pratiquer le Kyûdo.

Ils entrèrent alors ensemble au dôjo pour apprendre le maniement du tir à l’arc.

Mais un mois plus tard, une mauvaise grippe emportait sa mère.

Et quand son père lui eut dit qu’ils partaient vivre un peu partout dans le monde, elle avait alors déclaré qu’elle voulait continuer le tir à l’arc, où qu’elle soit.

Elle voulait garder un lien avec son grand frêre-cousin.




Chapitre 3 ~ Du Point de vue des filles


Watanuki aurait pu ne pas s’en formaliser.

Mais quand on avait son tempérament et qu’une personne qu’on ne connaissait encore que de nom vous disais explicitement que vous allez avoir de relation plus qu’amicale avec une personne de votre sexe, il y avait de quoi dire...

« QUOI ! » Du coin de l’oeil, Watanuki vit Domeki se prendre la tête entre les mains en poussant un très long soupir et de l’autre, il vit les regards se tourner vers lui avec effarement. Umi sourit et jouta en baissant légèrement la voix :

« Et oui, et oui ! Shizuka m’a déjà parlé de toi dans ses lettres. Il m’a parlé de vos rapports assez spéciaux, disons, et moi, moi, moi, j’ai tout de suite vu...

- Vu quoi ?

- Que vous étiez fou amoureux l’un de l’autre, évidemment ! » Dit-elle en se redressant et en éclatant de rire. Watanuki tourna un regard désespéré et suppliant à Domeki, lui demandant de lui venir en aide.

Ce qu’il fit.

L’archer agita mollement la main et marmonna : « ça suffit avec cette histoire, Umi... Arrête de dire des bêtises... » Ce n’est pas ça qui allait arrêter la jeune fille. Elle eut un sourire plein de dents blanches. « Mais, voyons, Shizu ! Tu le sais aussi bien que moi ! » Le Shizu en question lança à sa cousine un regard qui promettait une mort lente et douloureuse. Watanuki se pris la tête entre les mains. « C’est pas vrai... Après Yuko, Domeki et après Domeki, elle ! Je suis maudit, c’est sûr ! » Le medium soupira tandis qu’Umi se rapprochait de lui par derrière. Elle l’agrippa par le cou et lui frotta les cheveux énergiquement en s’écriant : « T’as quequ’chose contre moi et mon cousin préféré, Wata ? » Le brun fit son possible pour se dégager, sans succès. Umi le lâcha en riant.

Décidément, cette fille était COMPLETEMENT lézardée et salée du cerveau.


Vint enfin la fin des cours.

Watanuki fit son possible pour s’échapper tout seul (Himawari était absente ce jour-là) mais trop tard. Domeki le rattrapa... Et il n’était pas seul, malheuresement. Mais Umi avait l’air beaucoup plus calme de précédemment. Elle fit un gentil sourire à Watanuki et lui dit : « Excuse moi pour tout à l’heure. J’ai dû être brutale, pas vrai ? » Le medium resta sans voix.

Quand on vous disait qu’elle était bizarre...

Ils prirent le chemin du retour et Watanuki tenta une approche « normale » d’un nouvel élève :

« Et tu habites où ?

- Chez Shizuka. Pour l’instant. Papa cherche un appartement.

- Ah. Il y a une chambre d’ami dans ton temple, Domeki ?

- Tiens, tu ne l’appelles pas par son prénom ?

- NON !

- Ah oui, c’est vrai.

- Comment ça « c’est vrai ? »

- Comme j’ai vécu longtemps à l’étranger, je me suis habituée à appeler les gens de mon age par leur prénom.

- ... Quelle étrange coutume.

- Meuh non.

- Euh, Domeki, ça va ? Tu n’as rien dit depuis tout à l’heure.

- Que veux-tu que je dise. Les imbéciles s’entendent mieux ensemble.

- Tu devrais être compris dans le lot, dans ce cas » Répliqua Umi en lui envoyant gentiment son poing dans l’estomac.

Pour toute réponse, elle se prit un coup de cartable sur la tête et une course-poursuite s’engagea entre les deux cousins.

Je vous explique le but du jeu : le Domeki n°1 doit courir après le Domeki n°2 alors que celui-ci essaye de lui filer des coups de cartable.

Watanuki regarda perplexe son camarade se mettre en boule pour si peu. C’était rare, tout de même.

Finalement, les trois compères se séparèrent devant le temple de Domeki. Watanuki regarda, de plus en plus perplexe Umi courir après son cousin en lui envoyant des stylos [1]

Il soupira et repris son chemin vers la boutique.

« Umi Domeki ? La cousine de Domeki ? Ah ah ah, c’est drôle, le destin...

- Tu parles ! Elle a dit que Domeki et moi on était... On était... (Il n’osait même pas dire le mot)

- Amoureux, oui, ça, tout le monde le sait, même Maru et Moro.

- HEIIIIIIIIIIN ? MAIS CA VA PAS LA TÊTE ?

- Pourtant... » Yuko porta un biscuit aux raisins à sa bouche, mâcha délicatement et déglutit avec lenteur, pour bien laisser Watanuki décrépir en attendant sa réponse. « Pourtant, tout désigne que tu es lié à Domeki. C’est comme ça, tu n’y peux rien. On ne choisis pas celui ou celle avec qui l’on est relié. Ce n’est pas forcément de l’amour. Mais quelque chose de profond, ça c’est sûr. Mais je te l’ai déjà dit, non ? Et la voyante aussi. Domeki et toi... Êtes enchaînés par les fils rouge du destin. Oui, Akai n’y est pas allée de main morte.

- Akai ? » Yuko se leva. « Tu devrais rentrer, mon grand. La nuit commence à tomber. »

Watanuki ne put rien tirer de plus à la médium.


[1] C’est beau l’amour entre cousin...




Chapitre 4 ~ Umi


Vivre avec Umi rimait avec jouer une pièce de Feydeau.

Les portes claquent, les rires et les cris fusent, et on l’entend arriver de loin, car elle marche en frappant de sol de son talon [1].

Domeki le savait parfaitement. Il savait exactement quels sentiments agitait sa cousine rien qu’avec la tonalité de ses pas.

Si les pas étaient rapides, saccadés et légers, ce qu’elle avait quelque chose qui la rendait heureuse à lui dire.

Si les pas étaient rapides, saccadés et lourds, c’était le contraire.

Si les pas étaient net, forts et réguliers, c’est qu’elle allait lui parler de quelque chose d’important.

Dans tous les cas, il posait son livre ou lâchait ses devoirs de lycées et se retournait vers la porte pour la voir entrer avec fracas.

Oui, Umi était le personnage archétype de Feydeau.

Cette exubérance et cette telle extorsion de sentiments, elle l’avait depuis la mort de sa mère.

Elle était déjà particulièrement bruyante petite, alors à présent, c’était presque l’enfer pour toutes personnes aimant le calme et la paix.

Sa chambre lui ressemblait, d’ailleurs.

Si vous vouliez atteindre son bureau, il fallait enjamber deux piles de livres, une guitare électrique, des vêtements jetés en vrac sur le sol, la couette de son lit, contourner le synthétiseur et pousser les cartons à dessin.

Domeki n’entrait que très rarement dans la chambre de la jeune fille. C’était un garçon ordonné. Moins que Watanuki, mais ordonné quand même...

Umi était assez difficile à vivre, en fait.

Surtout dans un pays où les coutumes sont importantes.

Quand vous rentrez de l’extérieur, vous la voyez aller directement au salon, puis revenir pour enlever ses chaussures.

C’est un exemple parmi d’autre.

Mais si Domeki lui reconnaissait une qualité, c’était bien qu’elle savait cuisiner.

Certes ! Ses plats ne rivalisaient quand même pas avec ceux du medium.

Mais elle savait au moins faire un oeuf au plat, chose dont Domeki était complètement incapable... [2]

Souvent, l’archer entendait sa cousine jouer d’un instrument et chanter des compositions de son crû. C’était assez souvent étrange, mais le garçon savait s’accommoder de tout.

Sauf peut-être des sous-entendus que la jeune fille lançait sur lui et son ami Watanuki.

Mais son calvaire ne faisait que de commencer...

<

[1] Je sais ce que c’est, je marche comme ça. Ça fait un bruit pas possible (tan tan tan tan tan... ) Mes voisins du dessous doivent être au courant de tous mes déplacements dans mon appart’...

[2] Et oui, on ne peut pas tout avoir...




Chapitre 5 ~ Umi rend visite à Watanuki


Domeki releva la tête.

Des bruits de pas se faisaient entendre dans le couloir.

Des pas fermes, déterminés et réguliers.

Elle voulait lui parler.

Malheureusement, l’archer savait parfaitement de quoi elle voulait lui parler...

Il soupira et décida que, cette fois, il ne se retournerait pas vers la porte pour accueillir sa cousine. Il resta face à son bureau, face à son devoir de japonais moderne.

Peut- être, oui, peut- être, qu’elle allait abandonner en voyant qu’il n’était pas disposé à lui parler.

C’était sans compter le tempérament de la Domeki la plus explosive de la famille.

Il entendit la porte s’ouvrir brusquement, entendit les pas de sa cousine sur le tatami juste derrière lui, vit les mains pâles de la jeune fille attraper les accoudoirs de son siège pivotant et vit sa vision tourner alors qu’elle faisait pivoter le garçon face à elle.

« Alors ?
- Il n’y a rien à dire.
- C’est lui, Watanuki ? Il est très mignon.
- Ça suffit, Umi.
- Shizuka... »
Les yeux verts de l’archère se plantèrent dans ceux jaunes de l’archer. « Je sais parfaitement que tu n’es pas insensible à lui.

- Ça ne te regarde pas.
- Tant que tu végètes, si.
- Je ne végète pas.
- Si, Tu végètes.
- Non, je végètes pas, Umi ! » Ça pouvait durer des heures comme ça avec eux. « Il n’y a rien à faire, rien à dire ! Il n’y a rien entre nous, point barre.
- Ah !
- Quoi ?
- Tu as dit « Il n’y a rien entre nous » et non « je ne l’aime pas » ! Ça veut dire que rien ne me prouve que tu n’es pas amoureux de lui ! » Domeki resta scotché. Umi n’attendit pas que son cousin réplique pour reprendre : « Et rien ne prouve que lui non plus soit amoureux de toi ! »
Elle fit demi- tour, s’arrêta sur le pas de sa porte et demanda : « Où habite Watanuki ?
- À côté de l’école primaire... Eh ! Mais... Umi ! Qu’est- ce que tu vas faire ? » S’exclama- t- il en se levant brusquement.
Trop tard. Elle avait disparu dans l’escalier.

L’adolescent se laissa retomber dans son fauteil.

Rien à faire. Elle était intenable.


« Driiing ! »

Watanuki sursauta. Qui venait le déranger à une telle heure ? On ne vient pas chez les gens à 23h, nom d’un chien ! Il se dirigea vers la porte et lança : « Qui c’est ?
- C’est Domeki. » Le medium resta un instant saisi, le temps que l’info monte jusqu'à son cerveau, un peu éprouvé aujourd’hui : Quoi ? Domeki avec une voix de fille ? C’est quoi ce bazar ? Euh, non attends... Ah, oui, c’est vrai... Sa cousine. Il ouvrit en prenant sa tête des plus mauvais jours [1]

Mais pour toute réponse à ce masque d’aigreur, Umi fit un grand sourire d’excuse. « Pardon de venir si tard. Je peux entrer ? Il pleut. » Watanuki jeta un coup d’oeil par la fenêtre. En effet, il tombait des cordes, et Umi était sortie en jean et tee- shirt. Le medium lui lança un regard horrifié, puis s’effaça rapidement. Il se précipita vers la salle de bain et lui ramena une serviette- éponge. Elle sourit avec gratitude, puis s’essuya les cheveux. Ils s’assirent en silence. Watanuki tendit une tasse de thé à la jeune fille qui accepta et se réchauffa les mains sur la faïence brûlante.

« Alors ? Pourquoi viens- tu me voir si tard ?
- Pour te parler de mon cousin, pardi. »
Watanuki se demanda s’il passerait pour un type vraiment méchant s’il la fichait à la porte. Elle repris : « Qu’est-ce que tu penses de lui ?
- C’est un crétin.
- Nous voilà bien...
- Doublé d’un frimeur.
- Ah, tu n’as pas tord sur ce point...
- Et aussi... Et aussi... Je ne l’aime pas, voilà.
- Ah. Tu ne l’aimes pas ou tu ne l’apprécies pas ?
- Hein ? C’est quoi la différence ?
- Et bien, l’amour et les appréciations n’ont rien à voir...
- Mais C’EST TOI QUI N’A RIEN A VOIR ! Il n’y a RIEN entre Domeki et moi, et il n’y aura JAMAIS RIEN !
- Ah... »
Silence.

Umi regardait par la fenêtre, le menton au creux de sa main droite. Watanuki l’observa par-dessus sa tasse de thé. Elle semblait soucieuse. Finalement, elle ouvrit la bouche et dit tout doucement, tellement doucement que le medium dut se pencher pour l’entendre : « Ca, ce n’est pas vous qui décidez. Akai l’a fait ainsi, vous n’avez plus le choix.
- Akai ? Qui est-ce ? Ma patronne m’en a parlé tout à l’heure. » Umi lui lança un regard de côté, puis se leva. « Merci pour le thé, Watanuki. À demain, au lycée. »
Et avant même que Watanuki eut le temps de se lever, elle s’était glissée par la porte d’entrée et avait disparue.

Le medium resta abasourdi. Akai ? Encore elle ? Mais qui était-ce, à la fin ?


[1] C’est-à-dire, par exemple,un jour où une jeune fille à lancé des sous-entendus très clairs sur sa relation avec son camarade de classe.


Chapitre 6 ~ Umi


Umi était une artiste.

Quand Domeki entrait dans sa chambre, outre le bazar ambiant, il y avait souvent des grandes feuilles de papier canson couvertes de couleurs ou de crayon à papier. Il était évidemment interdit de marcher dessus.

Elle avait commencé à avoir cette fièvre artistique à partir de l’âge de 13 ans.

À ce moment, elle et son père vivaient en Inde, à Bangkok.

Son père lui-même ne savait pas bien quelle mouche avait piquée sa fille.

Elle était revenue de l’école en retard, les cheveux ébouriffés et les joues rouges, elle avait foncée dans sa chambre, avait sortit une feuille blanche et s’était mit à griffonner furieusement.

La plupart de ses dessins représentaient une femme aveugle, entourée de fils rouges.

Umi, après avoir dessiné cette femme, se plongeait toujours dans une profonde réflexion. Les doigts croisés devant elle et les coudes sur son bureau, il était impossible de la faire sortir de son mutisme.

Et quelques heures après de silence, elle allait enfin voir son père et invariablement, elle lui demandait de rentrer au japon.

Son père, d’abords très surpris, avait refusé. Il voulait finir leur tour du monde. Mais elle insistait.

Et quand il lui demandait la raison, elle se renfermait dans son silence et retournait dans sa chambre.

Pendant plusieurs mois, le paternel eut droit à ce manège une fois par jour.

Très inquiet pour la santé de sa fille, il lui fit consulter un médecin, puis un psy.

Mais chez les deux scientifiques, Umi se révéla plus muette qu’une tombe.

Un jour, de retour de l’école, le père d’Umi se rendit compte qu’elle s’était plongée dans un mutisme total et ne parlait plus du tout.

Paniqué, il fit tout ce qu’il pouvait pour lui rendre sa voix.

Mais rien n’y fit, elle restait silencieuse. Ses camarades et ses professeurs s’inquiétèrent également.

Mais ce ne fut qu’un mois après ses 16 ans qu’elle repris la parole.

À ce moment, ils vivaient en Italie.

« Si je ne rentre pas au Japon, Shizuka va mourir. »
Son père s’était retourné, cuillère de bois en main, et l’avait regardé avec des yeux en soucoupe. « Qu’est-ce que tu as dit ? C’est merveilleux, Umi ! Tu parles de nouveau
- Il faut rentrer au Japon.
- Hein ?
- Il faut rentrer au Japon, Papa. Sinon, Shizuka va mourir. »
Le fait que sa fille ne reprenne la parole que pour dire cette phrase terrible fut assez convaincant pour que le père décide de rentrer au pays.

Dès qu’Umi avait posé le pied sur le sol Japonais, elle avait couru vers son cousin qui les attendait à l’aéroport et l’avait serré très fort dans ses bras.

Depuis son départ de Japon, elle avait échangé des lettres avec son grand-frère-cousin mais ce n’était qu’à partir du moment où il était rentré au lycée privé Juji qu’il avait commencé à lui parler de Watanuki.

Umi avait pris connaissance de l’existence du medium le lendemain du jour où elle était rentrée échevelée et avait commencé à dessiner.